Que faudra t-il pour que ça s’arrête ? Que faudra t-il pour que la haine, la colère, les divisions cessent de dissimuler aux êtres humains l’essence même de la beauté de ce monde ? Comment ne pas voir ? Comment ne pas entendre ? Comment être déconnecté à ce point de la vie que l’homme a perdu toute conscience de son appartenance à l’ordre naturel et sacré du vivant ?
Ce soir, je me sens connectée plus que jamais à cet univers au coeur duquel baigne ma conscience et dont elle ne se sent nullement séparée : si chacun savait à quel point tout n’est en fait que beauté pure, amour et sérénité, personne ne viendrait entraver cet ordre parfaitement imparfait qu’est ce monde dont il suffit d’en accueillir chaque perle pour ancrer profondément la paix dans son coeur…
Mon existence est un miracle et même si dans mon incarnation il m’arrive d’en oublier la substantifique moelle, me laissant aller comme tout un chacun à la colère ou à la frustration, les espaces de connexion à cette énergie si puissante du vivant que je m’offre de célébrer parfois, me rappellent à quel point il m’est possible de me sentir « rien » parce qu’en même temps je suis le « tout »…
Mais comment expliquer l’inexplicable ? Comment raconter avec des « mots » ces expériences intérieures qui viennent contacter des espaces si sacrés, que chaque tentative de verbalisation fait courir le risque d’en annihiler la beauté. L’art de l’écriture ne serait-il pas justement de parvenir à exprimer l’intangible ? A trouver le mot qui sonnerait tellement « juste » que n’importe quel lecteur saurait en ressentir immédiatement la teneur ?
Les mots, justement, parlons-en… Se pourrait-il que chaque drame qui se déroule ici-bas ne trouve son origine dans une utilisation dévoyée ou appauvrie du langage ? Personnellement, il me semble que le chaos part de là… et que l’univers tout entier gagnerait avant tout à ce que les hommes décident un jour de commencer tous ensemble à faire silence et à se mettre à l’écoute…
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